Le Geet Gawai inscrit sur la liste du patrimoine cultuel immatériel de l’humanité par l’UNESCO

Bonne nouvelle pour l’île Maurice. Après le Séga Tipik, c’est au tour du Geet Gawai de se faire une place dans la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. En effet, le 1er décembre 2016, la demande d’inscription pour les chants et danses bhojpuri a été validée par l’Intergovernmental Committee de l’UNESCO. L’annonce a été faite lors de l’évènement qui se tenait à Addis Abeda en Éthiopie que l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture. Geet Gawai, de quoi parle-t-on ?

Une cérémonie traditionnelle avant le mariage

Le Geet Gawai est une tradition qui date de l’époque coloniale. S’il est considéré comme un vecteur social de communication entre les membres d’une famille, ce n’est pas sans raison. Cette tradition a pour but de réunir les gens et de les faire vivre et partager des moments tout à fait exceptionnels. Elle est suivie par la communauté bhojpuriphone d’origine indienne de l’île Maurice. Chants, danses, musiques, rituels, prières… elle concerne particulièrement les proches des futurs mariés. Une cérémonie pré mariage principalement pratiquée par les femmes, qui brise les barrières de classe et de caste.

On peut qualifier cette tradition comme un élément qui se vit et qui n’est pas prête à disparaitre, grâce à des valeurs naturelles et culturelles. Elle encourage le partage, le respect des êtres vivants et de la nature et les efforts collectifs. Mieux encore, elle porte au dialogue interculturel et a le pouvoir de rassembler la population sans se baser sur les croyances sociales, politiques ou économiques. Jeunes et vieux se réunissent pour célébrer les noces hindoues et le jhummar. Le Geet Gawai fait désormais partie de l’identité mauricienne.

Le patrimoine cultuel immatériel de l’humanité

C’est le 1er décembre 2016 que la bonne nouvelle a été annoncée. L’UNESCO devait rendre sa décision sur 37 dossiers de candidatures pour l’inscription au patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Le Geet Gawai a été retenue. Faisant déjà partie du folklore mauricien, cette tradition bénéficie désormais d’une empreinte internationale. Il est bon de rappeler qu’en 2013, le dossier avait été rejeté. Selon les experts qui étaient venus à Maurice, le dossier présentait quelques lacunes.

La Bhojpuri Speaking Union a alors travaillé d’arrache-pied pour monter un dossier solide. Un travail qui rapporte aujourd’hui ses fruits. Ont également apporté leurs efforts, le ministère des Arts et de la Culture, le National Heritage Fund, l’Apravasi Ghat Trust Fund et différents artistes locaux.

L’UNESCO et l’île Maurice

En 2006, l’Apravasi Ghat se classe au patrimoine mondial de l’UNESCO. Pour rappel, ce site du district de Port-Louis a servi de lieu de débarquement pour les travailleurs engagés arrivés de l’Inde jusqu’en 1920.

En 2008, c’est le paysage culturel du Morne, cette montagne emblématique de Maurice, qui a été reconnue comme « témoignage exceptionnel du marronnage ou de la résistance à l’esclavage » par l’UNESCO.

En 2014, le Séga Tipik s’inscrit sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO. Composé de chansons et de danses, le séga est ordinairement pratiqué par la communauté créole lors des évènements familiaux et publics.

Le patrimoine culturel immatériel, c’est quoi ?

Le patrimoine culturel immatériel est un facteur important du maintien de la diversité culturelle face à la mondialisation croissante. Il fait partie des instruments mis en place par l’UNESCO. Il a pour objectif d’encourager le dialogue interculturel et le respect d’autres modes de vie. Le patrimoine culturel immatériel est traditionnel, contemporain et vivant. Il est également inclusif et représentatif, car il est fondé sur les communautés.